Armand Point commence par peindre des tableaux d'une esthétique naturaliste puis, séduit par l'Afrique du Nord, il peint des sujets de genre orientalistes.
Cependant son inspiration évolue lentement vers une note idéaliste et Joséphin Peladan l'invite au Salon de la Rose-Croix esthétique dont il fera l'affiche avec Léonard Sarluis en mars 1896. En mai 1893, il effectue un voyage en Italie avec sa compagne, Hélène Linder, qui marque profondément l'artiste. Il se ressource parmi les primitifs et prône désormais un art sous les auspices de la tradition. Ayant reconstitué un procédé de peinture à l'œuf, il allie cette technique savante à son inspiration symboliste. S'inspirant toujours des anciens, il constitue une colonie d'artistes dans la forêt de Fontainebleau, où se mêlent peintres, sculpteurs, doreurs, émailleurs et orfèvres qui créent avec des techniques retrouvées, tapisseries, bijoux et objet précieux. Ce cénacle intellectuel baptisé Haute-Claire devient un haut-lieu du symbolisme que visitent Odilon Redon, Oscar Wilde, Élémir Bourges, Stéphane Mallarmé, Stuart Merril ou encore le diplomate Philippe Berthelot, dans une atmosphère studieuse que Paul Fort qualifiera dans ses mémoires de « cour d'amour ». Peu reconnu par les critiques, jugé passéiste et accusé de pastiche, Point éprouve pour le Moyen Âge et la Renaissance la même admiration qu'Edward Burne-Jones et les préraphaélites. Pour lui, le moyen de lutter pour l'Idéal passe par le renouveau des valeurs ancestrales