Présentation
Il étudie à l’Ecole des Beaux Arts de Bordeaux. Inscrit ensuite à Paris à l’Ecole des Arts Décoratifs, il entre en 1892 à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux Arts, dans l’atelier de Gustave Moreau. Il y rencontre Georges Rouault, son futur colocataire d’atelier, boulevard du Montparnasse. Il est bientôt reconnu comme l’un des meilleurs élèves, à tel point que son maître n’hésite pas à écrire au maire de Bordeaux pour lui obtenir une subvention : « M. Béronneau, mon élève, est un excellent travailleur, bien doué et qui est digne à tous égards du plus grand intérêt. ».
Il remporte le 1er Grand Prix des Arts Décoratifs en 1893 ; la médaille au concours d’esquisse et le 1er prix de l’Atelier, qui récompense l’ensemble de sa production, en 1894. La même année, il est désigné premier au concours Chenavard par l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux Arts. Dès 1895, il expose au Salon des Artistes français.
 
L’œuvre de Marcel-Beronneau se compose d’une double production. La première, académique, est conforme à l’attente officielle du public et lui vaudra rapidement une large reconnaissance. Ainsi, le critique Arsène Alexandre écrira de lui pour le Figaro qu’il est un « grand artiste raffiné », un « peintre délicat, sérieux, souvent profond, qui joint une parfaite probité aux aspirations de pensées les plus élevées ». Il reçoit alors ses premières commandes d’Etat, comme Heure dernière (Musée des Beaux Arts de Bordeaux), en 1899. Il est nommé Chevalier de la Légion d’Honneur en 1914.
La seconde partie de sa production est résolument symboliste. Digne élève de Moreau, proche du milieu des Rose-Croix, sensible au mouvement Préraphaélite, il forge son style propre, illustrant plus particulièrement des personnages mythiques et bibliques féminins : Léda, Sapho, Judith, Gorgone et surtout, Salomé. Alain Blondel parle de la «ferveur passionné qu’il a mis à décrire à travers ses héroïnes favorites le mythe de la femme fatale ». Hanté par ces figures à la sensualité exacerbée, il les met en scène dans des compositions fantasmagoriques, réinterprétant le mythe dans une sensibilité symboliste.
 
 
Muséographie :
 
Musée du Louvre, Paris
Musée des Beaux Arts, Bordeaux
Musée des Beaux Arts, Marseille
Musée départemental de l’Oise, Beauvais
 
 
Bibliographie :
 
L. Robert Delevoy, Journal du symbolisme, Genève, Editions d’Art Albert Skira, 1977
Françoise Grauby, La création mythique à l’époque du symbolisme. Histoire, analyse et interprétation des mythes fondamentaux du symbolisme, Paris, Librairie Nizet, 1994
Galerie Alain Blondel, Marcel-Beronneau, 1869-1937, peintre symboliste, cat. exp. , Paris, 1981
Gabrielle Neau (ss dir. Pr D. Jarrasse), P.A. Marcel-Beronneau (1869-1937), peintre symboliste, paysagiste et décorateur, Université Michel de Montaigne Bordeaux III, Septembre 2001
 
Catalogues d’expositions :
 
Gustave Moreau et ses élèves, 26 juin-1er septembre 1962, Marseille, Musée Cantini
Importants tableaux modernes et sculptures, dont un ensemble de 30 peintures par Marcel-Beronneau, Paris, Drouot-Montaigne, Les Million et Jutheau, 1989
Anne Pingeot et Robert Hooze, Paris-Bruxelles, Bruxelles-Paris, Réalisme, impressionnisme, symbolisme, art nouveau, Les relations artistiques entre la France et la Belgique, 1848-1914, Paris, Edition RMN, 1997
 
Articles :
 
« Salomés oubliées », Connaissance des Arts, Paris, juillet 1981, p. 20
Maurice Cottaz, « Les héroïnes des Marcel-Beronneau, la révélation d’un symboliste, peintre des séductrices »,Valeurs Actuelles, Les Arts, 10/16, VIII, 10 août 1981
Robert Fohr, « Salomé », L’objet d’Art, juillet-août 1988
« Trente peintures de Marcel Beronneau », La Gazette, n°42, 1er décembre 1989
France Huser , « La coupeuse de tête, la personne de Salomé », Le Nouvel Observateur, Arts-Spectacles
Œuvres
Expositions