Présentation

Maurice Chabas est un peintre symboliste français né le 21 septembre 1862 à Nantes et décédé à Versailles le 11 décembre 1947.

 

Né dans une famille de commerçants cultivés dont le père était également peintre amateur à ses heures de loisirs, il encouragea la vocation de ses deux fils Maurice et Paul. Ils intègrent très tôt l’Académie Julian, où ils auront pour enseignants le professeur en titre Tony Robert-Fleury ainsi que William Bouguereau, Gustave Boulanger, et Jules Lefebvre.

 

Sa première exposition a lieu au Salon des Artistes Français en 1885 où il présentera ses œuvres jusqu’en 1913, il y découvre Pierre Puvis de Chavannes qui l’influencera par son style est ses sujets. Il expose beaucoup notamment au Salon des Amis des Beaux-Arts de Nantes de 1890 à 1907 et à divers salons d’inspiration chrétienne. Artiste sensible et mystique il adhère aux pensées développées par Péladan et participe à tous les salons de la Rose-Croix de 1892 à 1897, Il y rencontrera Alphonse Osbert dont certaines œuvres sont proches par l’inspiration et la technique et fait partie de Groupe des Inquiets( plus tard appelé l’Éclectique) qui exposera en 1894.

 

Ses peintures symbolistes de factures encore académiques, se parent de titres aux noms évocateurs d’un idéal mystique qu’il pense être nécessaire à l’être humain: « Celsa (Phase extatique) » ou « Mélété (Mélodie du soir-sensation de calme et de recueillement) » Sa notoriété s’étend et dès 1895 son œuvre est l’objet d’une exposition à la Galerie des Arts réunis  à Paris.

 

Le divisionnisme lui fait adopter un style moins classique pour ses paysages de rêve et ses ciels éthérés.

À partir de 1900, il s’installe au 3 Villa Sainte-Foy à Neuilly-sur-Seine, son atelier se transforme en salon où se retrouvent Léon Bloy, écrivain catholique, Lévy-Brult, le Père Antonin Sertillanges qui est alors secrétaire de la revue biblique, après en avoir été le censeur, Camille Flammarion, astronome, passionné de spiritisme, Maeterlinck, écrivain catholique, futur Prix Nobel de littérature (1911), le professeur de médecine Charles Richet également futur Prix Nobel de Médecine (1913), Joséphin Péladan, écrivain mystique et occultiste, fondateur du Salon Rose+Croix.

 

Il s’oriente pendant la première guerre mondiale dès 1914 vers une simplification stylistique, soumise à une pensée spirituelle et cosmique qui aboutit vers 1920 à une abstraction totale, dont il présentera les travaux à Nantes en 1925 mais aussi à la Galerie Devambez laquelle édite un recueil de lithographies accompagné d’un texte du peintre Vers l’Amour suprême, destiné à élever les âmes et les aimanter vers les états supérieurs de la Vie universelle.

 

Présent aux Salons et aux Expositions universelles de Paris en 1900 et Bruxelles en 1910.

 

Il reçoit dans son immense atelier de Neuilly, en mars 1914 Madame Judith Gautier seule femme peintre à avoir obtenu une dérogation pour exposer au Salon Rose+Croix, leurs entretiens sont d’ordre spirituel.

 

En 1923 il est cofondateur du Salon des Tuileries avec Bessie Ellen Davidson, Charles Dufresne et participe le 15 juin au déjeuner organisé par Ambroise Vollard pour le premier et unique prix littéraire des peintres dit Prix des Peintres et dont le lauréat sera Paul Valéry.
Parmi le jury Louise Hervieu, Jacqueline Marval, Marie Laurencin, seules femmes parmi ces messieurs: Besnard, Georges Besson, Bonnard, Boudelle, Maurice Chabas, Chagall, Maurice Denis, Derain, Forain, Gervex, Laprade, Matisse, Picasso, Rouault, Rousse, Sem, Signac, Van Dongen, Vlaminck, Vuillard.

 

Il devient membre du Salon d’Automne ainsi que de la Société idéaliste et de la Société moderne et expose au Carnegie Institute of Pittsburgh.

 

Il restera fidèle à un spiritualisme exalté qu’il défend encore en 1935 dans une lettre au directeur des Beaux-Arts et conservée aux Archives nationales :  » L’Humanité actuelle a besoin d’un idéal supérieur. Nous ne pouvons plus vivre dans le déséquilibre créant la dysharmonie qui mène à la destruction et à la mort. Il faut l’Esprit pour donner la vie à la matière et aux œuvres.

 

Sur la fin de sa vie, il ne peint plus pratiquement que des sujets religieux, dans une grande luminosité vaporeuse qui va vers l’abstrait. Il ne voit pratiquement plus personne et vit replié, loin des siens et s’éteint ainsi le 11 décembre 1947, rue de la Paroisse à Versailles, âgé de 85 ans.

 

Madame Myriam Reiss-de-Palma à réalisé le Catalogue Raisonné de l’artiste et recense pas moins de 903 numéros, dont 873 illustrés dans son ouvrage.

Œuvres