Charles Lacoste 1870-1959

Présentation

Charles Lacoste – Peintre Symboliste Français

Fils d’un comptable bordelais et d’une mère créole, Charles Lacoste (1870–1959) fut un peintre symboliste français, né à Floirac, commune limitrophe de Bordeaux, en Gironde. Adolescent, il se lie d’amitié au lycée avec le futur poète Francis Jammes ainsi qu’avec Gabriel Frizeau, futur viticulteur et grand collectionneur d’Odilon Redon, Eugène Carrière, Rouault, et surtout Paul Gauguin.

 

Vie, Style et Œuvres de Charles Lacoste

Mû très tôt par le désir de devenir peintre, Lacoste se forme en autodidacte en fréquentant les collections publiques et privées de Bordeaux. En 1894, il publie dans L’Estampe originale une vue de Londres qui, par son synthétisme assumé, témoigne déjà des ambitions esthétiques de son auteur. L’artiste effectue alors de fréquents séjours dans la capitale britannique, cité industrielle à l’atmosphère brumeuse et enfumée où il puise progressivement sa propre vision de la nature, épurée et mélancolique. C’est à cette époque qu’il fréquente André Gide, Arthur Fontaine, les frères Rouart et le compositeur Henri Duparc. Refusé à la Société des amis des Arts de Bordeaux, il participe en 1898 au Salon de La Plume, alors que la revue vient de publier son article « La Simplicité en peinture », puis expose la même année au Salon des Cent. Installé à Paris, il prend part aux Indépendants dès 1901, puis au Salon d’Automne à partir de 1903. Grâce à Gide, l’artiste rencontre le marchand Eugène Druet qui le soutient en l’exposant chaque année de 1904 à 1938, et en accueillant sa première exposition individuelle en janvier 1905. Également défendu par Berthe Weill à partir de 1906, son travail connaît un certain succès, et sa notoriété dépasse les frontières, notamment au Salon de la Libre Esthétique à Bruxelles en 1907, puis au Salon de la Toison d’Or l’année suivante à Moscou. Dans l’entre-deux-guerres, Lacoste parvient à appliquer sa vision à de grandes peintures murales en réalisant les décors de l’escalier est du Palais du Sénat en 1928 et du Museum d’histoire naturelle de Toulouse en 1930.

Daté de 1907 et provenant de la collection du grand mécène et collectionneur Georges Couturat, notre paysage symboliste, La forêt, illustre tout ce qui a fait la singularité des œuvres de Charles Lacoste. Amateur d’art japonais, et collectionneur d’estampes, ce dernier applique dans ses toiles une simplification des formes et de vastes perspectives soulignées par des aplats de couleurs aux douces tonalités. Ce coin de forêt apparaît dépouillé de toute trace humaine, structuré par les verticales strictes ou plus sinueuses des troncs d’arbres jaillissant d’un sol seulement animé par quelques merles et branches mortes. Le peintre nuance ses aplats colorés par une touche moins grasse et plus précise, en y ajoutant une subtile perception de la lumière projetant les ombres sur le gazon vert. Révélatrice d’une vision faite d’ordre et de mesure, à la manière des nabisVallotton et Maurice Denis, notre peinture témoigne des évolutions que connaît la production de Lacoste dans cette première décennie du XXème siècle. C’est précisément cette recherche continue de simplicité et de pureté synthétique qui suscitent les éloges de son ami Francis Jammes, dans la préface de l’exposition du peintre à la galerie Druet en 1905 : « Charles Lacoste habite le pays de la discrète harmonie, là règne un goût si parfait que jamais un cri discordant ne trouble le paysage ; il n’y a nulle tendance aux effets dans cet art naturellement simple et distingué sans effort et qui a la race. il semble même que cette peinture craigne de se faire remarquer. C’est là son génie à cette époque. »

Œuvres
  • Charles Lacoste, Crépuscule, 1908
    Charles Lacoste
    Crépuscule, 1908
  • Charles Lacoste, La forêt, 1907
    Charles Lacoste
    La forêt, 1907
Expositions
Biographie

FAQ – Charles Lacoste et le Symbolisme

Charles Lacoste a-t-il reçu une formation académique ?

Charles Lacoste fut en grande partie autodidacte. Il développa son art en observant attentivement la nature et en étudiant les collections publiques et privées de Bordeaux. Bien qu’il ait suivi un unique cours de perspective – qu’il jugeait essentiel pour la peinture de paysage –, son style naquit surtout d’une expérimentation personnelle et d’un rapport intuitif à la lumière, à l’atmosphère et au lieu.

 

Charles Lacoste était-il célèbre de son vivant ?

Lacoste connut une certaine notoriété au début du XXᵉ siècle, notamment entre 1906 et 1908, lorsque la critique salua la poésie et la force évocatrice de ses paysages symbolistes. Toutefois, à la fin des années 1930, il se retira de la scène parisienne pour vivre et peindre dans le Béarn, et son œuvre tomba dans l’oubli. Redécouvert en 1971 lors d’une exposition à Bordeaux, il fut réaffirmé comme l’un des grands représentants du peintre symboliste français de son temps.

 

Qu’est-ce qui caractérise les paysages symbolistes de Charles Lacoste ?

Ses paysages se distinguent par des couleurs atténuées, des formes épurées et un usage méditatif de la lumière. Inspiré par son goût pour l’art japonais et l’estampe, il utilisa des aplats doux et de larges perspectives pour créer une impression de sérénité et d’intemporalité. Plutôt que de représenter des scènes narratives, ses peintures évoquent des états d’âme – crépuscules, brumes, eaux calmes – qui suggèrent mystère et transcendance.

 

Où peut-on voir les œuvres de Charles Lacoste aujourd’hui ?

Les toiles de Charles Lacoste sont conservées au Musée d’Orsay, au Musée des Beaux-Arts de Bordeaux et dans diverses collections privées. Les collectionneurs peuvent également explorer ou acquérir des œuvres telles que Crépuscule (1908) ou La Forêt (1907) auprès de la Galerie Drylewicz sur rendez-vous.