Georges Alfred Bottini 1874-1907

Présentation
Né à Montmartre, George Bottini a dès son plus jeune âge été immergé dans l’effervescence de la butte par les clientes de son père, coiffeur d’origine italienne installé rue Fontaine. Habitué du Moulin de la Galette, du Bal Tabarin et des hôtels borgnes du quartier de la rue Bréda, où il aurait contracté la syphilis dès l’âge de quinze ans, il se tourne vers la peinture et s’inscrit dès 1894 dans l'atelier de Fernand Cormon. Peu après son service militaire, il participe dès 1896 aux Expositions des peintres Impressionnistes et Symbolistes à la galerie Georges Petit, avant de faire ses débuts l’année suivante au Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts. Développant une activité d’affichiste et de dessinateur pour la presse artistique, il collabore au Rire, alors dirigé par Arsène Alexandre, qui décèle en lui un « moderne Constantin Guys[1] » et lui présente Toulouse-Lautrec et Anquetin. Remarqué par Edmond Kleinmann, ancien maire du XVIIIème arrondissement et éditeur de Willette, de De Feure et de Steinlen, Bottini expose dans sa galerie de la rue de la Victoire en 1899. Figure de la bohème montmartroise, volontiers dandy, il orthographie volontairement son prénom « George » à l’anglaise et cultive son élégance en knickerbockers et chapeau melon. Client régulier de La Souris, le fameux bar lesbien de la butte, il voue très vite une prédilection pour l’aquarelle en dessinant les figures aguicheuses et fardées des prostituées de la place Blanche. En 1903, Bottini rejoint les cimaises de la galerie Berthe-Weil et fréquente Picasso, avant de participer à la fondation du Salon d’Automne. Parallèlement, il gagne sa vie en illustrant des romans et nouvelles, des récits le plus souvent légers comme Nuits de fête de Félicien Champsaur en 1902, Les Minutes Parisiennes de Gustave Coquiot en 1903 et La Maison Philibert de Jean Lorrain en 1904. Malade, atteint de delirium tremens, il est interné en 1907 à Villejuif, où il meurt fou peu de temps après.

[1] Alexandre A., in Edouard-Joseph, Dictionnaire biographique des artistes contemporains, 1910-1930, Paris, 3 vol., 1930-1934, t. 1, p. 167.