Présentation
Fils d’un riche propriétaire de carrières de pierre de la région madrilène, Ulpiano Checa y Sanz montre très tôt de réelles dispositions pour le dessin et la peinture. Il débute sa formation artistique en 1873 à l’Académie royale des Beaux-arts de San Fernando, où il est l’élève de Manuel Dominguez, Federico de Madrazo, Alejandro Ferrant et Pablo y GonzalvoPeres. En 1884, il obtint une place de pensionnaire à l’Académie Espagnole des Beaux-Arts de Rome, d’où il envoie une œuvre magistrale, L’Invasion des Barbares. Cette toile de grand format lance véritablement sa carrière en lui obtenant une médaille de première classe à l’Exposition nationale des Beaux-arts de Madrid de 1887, puis unemédaille d’or à l’Exposition universelle de Barcelone en 1888, avant d’être acquise par le musée du Prado. Fort de ce prestigieux succès, il se forge une solide réputation de peintre d’histoire, tout en accordant un intérêt plus commercial pourles représentations de chevaux et les scènes de genre dans des décors orientalistes ou antiquisants. Dès son retour d’Italie, Checa choisit d’installer son atelier à Paris, d’abord rue de Douai, puis rue du Faubourg-Saint-Honoré, et produit des dessins pour la revue L’Illustration dont il est correspondant. Exposant au Salon des Artistes Français dès 1888, il y obtient une médaille de troisième classe en 1890 et y participe presque chaque année jusqu’en 1914. En 1895, la Galerie Georges Petit organise sa première exposition personnelle quile consacre définitivement sur le plan international, non seulement en Europe, mais également en Amérique Latine et au Maghreb. Nommé chevalier de l’ordre de Carlos III par le gouvernement espagnol en 1891, il est fait Chevalier de la légion d’honneur en 1894 avant de remporter une médaille d’or à l’Exposition Universelle de 1900.
Peinte sur ce qui ressemble à un couvercle de boîte à cigares, notre petite huile appartient à la part la plus intime du travail d’Ulpiano Checa. Elle rassemble harmonieusement une série de cinq études de jeunes parisiennes saisies sur le motif, vraisemblablement à leur insu, de face, de profil ou de dos, lors de leurs déambulations sur le pavé de la capitale. Rapidement brossées sur une fine préparation blanche et rehaussées de larges touches grises, roses et bleues, ces silhouettes s’inscrivent dans le processus créatif de tableaux plus importants prenant pour sujets les lieux emblématiques de la ville, telles la Place de la République, qui est remarquée au Salon des Artistes Français de 1889 (cat. n° 558), ou la Place de l’Opéra (fig. 1), où l’on peut reconnaitre la même figure de jeune femme au parapluie à gauche. Si ces grandes compositions, fourmillant de détails pittoresques, évoquent le travail contemporain et à la mode de Jean Béraud, ou plus tard d’Édouard Cortès, Ulpiano Checa se singularise par notre type de petite esquisse plus enlevée, suscitant les éloges du critique Maurice Guillemot : « Nous préférons les simples études qu’il rapporte […], d’une vision directe, intense et subtile à la fois, d’un coloris pittoresque, d’une habileté charmeresse ».
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