Présentation
 à New York, Dennis Miller Bunker commence très jeunesa formation artistique à la National Academy of Design, avant de suivre de 1877 à 1879 les enseignements des peintresCharles Melville Dewey et William Merritt Chase à lArt Students League. Il se rend à Paris à lautomne 1882,  il intègre successivement les ateliers dErnest Hébert àlAcadémie Julian et de Jean-Léon Gérôme à l’Ecole des Beaux-arts. D’abord séduit par l’école de Barbizon et attirépar le pleinairisme, Bunker passe ses étés dans la campagnefrançaise avec Charles Adams Platt et Kenneth RylanceCranford, deux artistes américains devenus ses amis, afin de peindre directement sur le motif, au plus près de la nature. Il retourne à New York en 1885, puis sétablit à Boston, où il enseigne pendant près de cinq ans à la Cowles Art School. La même année, Bunker devient membre des plus importants cercles artistiques de la ville, le St. Botolph Club et le TavernClub, berceaux de l’impressionnisme américain. C’est ainsi qu’au cours de lhiver 1885-1886, il fait la connaissance dIsabella Stewart Gardner, célèbre collectionneuse bostonienne, qui le présente à John Singer Sargent en novembre 1887. Ce dernier linvite à passer lété suivant dans la campagne anglaise, à Calcott, près de Londres (fig. 1). Au contact de Sargent, la peinture de Bunker s’imprègne d’un impressionnisme plus clair et lumineux. En mai 1889, l’artiste fait la rencontre de sa future épouse Eleanor Hardy, l’amenant à sinstaller en octobre à New York. Il y peint de nombreux portraits de commandes et de séduisantes études de figures pour lesquelles il remporte le prix James Ellsworth lors de latroisième exposition annuelle de lArt Institute de Chicago en juin 1890. Il meurt quelques mois plus tard dune méningite à lâge de vingt-neuf ans. Platt et plusieurs de ses amis lui rendent hommage en organisant en 1891 une exposition de ses peintures et aquarelles au St. Botolph Club.
Notre huile sur toile constitue sans aucun doute l’un des plus étranges et saisissants paysages de Dennis Miller Bunker. Comme l’annotation « Paris 1884 » le précise en bas à droite, l’œuvre a été peinte lors du séjour en France qu’effectue l’artiste dans le cadre de sa formation. Sensibilisé à la peinture de plein-air, Bunker s’attache ici à saisir l’atmosphère brumeuse d’un lever de lune en rase campagne. Placé aux deux tiers de la toile, la ligne d’horizon n’est animée que parles silhouettes presque fantomatiques de quelques arbres. Si le tableau a pu être finalisé dans son atelier parisien, il est sans doute plus probable que sa réalisation se rattache au voyage queffectue Bunker durant l’été 1884 dans la région de Larmor, sur la côte sud de la Bretagne, zone géographiquesujette aux effets de brouillard. La touche fragmentée résolument moderne vient déjà témoigner de l’intérêt que porte le jeune peintre aux expérimentations plastiques desimpressionnistes. En associant le traitement très minimaliste et synthétique de la composition à une gamme chromatique volontairement restreinte en de subtiles harmonies de gris et de blancs, Bunker retranscrit ici les principales composantes esthétiques du tonalisme américain et fait allégeance auxnocturnes de Whistler.
Œuvres
Expositions