Fils d’un drapier de Lodève, Eugène Lagare effectue sa scolarité à Montpellier, où il montre très tôt de vraies dispositions pour le dessin. A dix-huit ans, il part préparer son baccalauréat à Paris, où il côtoie le peintre Pierre Auguste Cot, ami de la famille originaire de Bédarieux. Il travaille parallèlement dans l’atelier du peintre Diogène Maillart, se liant avec son fils Roger, également peintre. En 1892, à la mort de son père, Eugène Lagare renonce à reprendre la manufacture de draps familiale et reste à Paris pour se consacrer à la peinture. Il intègre l’atelier de Gustave Moreau à l’École des Beaux-arts, où il côtoie Matisse et Rouault, avant de s’orienter progressivement vers la sculpture. Il est contraint d’exécuter des travaux décoratifs pour subvenir à ses besoins et pour entretenir sa mère, venue le rejoindre. Vers 1898, à la suite de sa rencontre avec Auguste Rodin, il se consacre définitivement à la sculpture et choisit d’entre dans l’atelier de ce dernier, d’abord comme élève, puis comme praticien. A partir de 1900, il expose ses œuvres au Salon de la Société nationale des beaux-arts, où il devient en 1913 membre du jury de la section sculpture. Sous le patronage de Rodin, il intègre la Société nouvelle de peintres et de sculpteurs, avant de participer en 1904 aux Indépendants, ainsi qu’à l’exposition de la bande à Schnegg à la galerie Barbazanges. Également défendu par le marchand Georges Petit, il est présent en mars 1907 à l’exposition d’art français contemporain de Strasbourg (alors rattaché à l’Empire allemand), en 1908 à la Franco-British Exhibition de Londres, en 1911 à la Royal Scottish Academy Exhibition d'Édimbourg, et en 1913 à l’Exposition universelle de Gand en Belgique. A l’éclatement de la guerre, Eugène Lagare n’est pas mobilisable en raison de problèmes de santé, il quitte Paris pour rejoindre sa famille dans le Midi. Il est interné à l’hôpital psychiatrique de Font d’Aurelle à Montpellier, où il meurt en 1929.
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